vendredi, novembre 29, 2002

Le travail, c'est chiant.
(rien de poétique, mais ça soulage.)

Je suis chez moiiii... je fais ce que je veux...
Alain Chabat "Gazon maudit" (ca c'est de la citation, avec références et tout et tout)

Putain, c'est un vrai rebelle c't'uther.
Un plongeon dans la sensualité du monde.
Toucher un corps comme un mobile au-dessus d’un berceau.
Voir des étoiles.
Entendre une douce musique.
Sourire béatement.
Toucher un corps comme tendre ses mains au-dessus d’un feu.
Sentir la chaleur.
Perdre son regard dans les flammes.
Se brûler.
Toucher un corps comme on caresse un rêve.
Tenir ce sentiment d’irréel.
Embrasser comme on s’embrase.
Oublier après le réveil.


Retourner dans le Val sans retour.
Remercier celle qui vous impressionne,
non pas parce qu’elle est intimidante mais parce qu’elle est intimidée.
Parce que la joie se cache sous son écriture.
Et qu’elle va la trouver.
Là et partout ailleurs.

jeudi, novembre 28, 2002

Il y a le bruit du ruisseau et l’ombre fraîche.
Il a le vent qui caresse les hautes herbes, tourbillonne et se perd entre les chênes centenaires.
Il a le soleil qui dort sur les collines et les oiseaux qui piaillent pour étouffer ses ronflements.
Il y a les fleurs qui espèrent qu’on les cueille en vive discussion avec celles qui veulent rester.
Il y des pierres chaudes et des lézards paresseux.
Il y a des rêves de gamins qui courent en riant.
Quelques nuages s’attardent pour profiter du spectacle, des cumulonimbus vieux comme le monde, jamais avares de commentaires.
Il y a le temps partout présent, qui se prélasse en roi fainéant.

Ainsi passe la gloire du monde,
le bonheur donné,
le temps perdu,
les sourires,
l’esprit,
l’âme,
l’air,
toi.
Je, je, je, je….
Ca saoule, à la longue.

mercredi, novembre 27, 2002

Le vide est une sensation incroyablement pleine, tangible.
Le manque est une sensation incroyablement présente.

Dans ma vie il y une présence, pleine, tangible.

Ma copine s’appelle solitude.

Solitude est une fille formidable. Elle connaît plein de monde.
Elle se plaint toujours, c’est amusant.
Le jour de notre rencontre, elle me disait :
« Uther, j’en ai assez, je tombe toujours amoureuse de gens qui ne m’aiment pas et ceux qui m’aiment sont souvent trop possessifs. »

Bien évidemment je l’ai consolée, lui disant qu’elle tomberait sur quelqu’un de formidable, un jour.
Et là, la tête posée sur mon épaule, elle m’a regardée avec ses grands yeux tristes.
Elle : « Tu crois ? »
Moi : « … » (sourire et clin d’œil, arme du bavard silencieux... )

C’est alors qu’elle m’a embrassé.

Depuis, je suis un peu lâche.
Je n’ose pas lui dire que je ne suis pas ce type formidable.
Il faudrait, pourtant.
Demain, je lui dis la vérité.

Je vais te quitter, solitude.
Pas la peine de pleurer.

Je ne suis pas inquiet, elle ne finira jamais seule.

lundi, novembre 25, 2002

Mon téléphone portable m’a dit que j’avais un appel en absence.
Il commence à bien me connaître à force de traîner avec moi.
Alors je lui ai dit :
« Tu sais, Alca (c’est son prénom), des appels en absence, j’en ai tous les jours.
C’est souvent comme ça, la vie. »

Des milliards d’appels en absence.

Et pas de messages.

samedi, novembre 23, 2002

Dans le language des hommes, je t'aime ça se dit :





Peu.

vendredi, novembre 22, 2002

Les états d’âme frappent sans prévenir.
Petits tirs sporadiques.

Héhéhé.

Même pas mal.
Retour sur le post d’hier.

Je regrette ce que j’ai écrit.
Je me suis posé la question suivante : ou est l’amour dans tout ça ?
C’est un post qui contient une bonne dose d’amertume et je ne veux plus penser, vivre, écrire avec un moteur pareil.
Il n’y a rien dans ce monde qui m’appartienne.
Pas une chanson, pas une personne, pas un lieu, pas un souvenir.
Tout est partagé depuis toujours.

Tu es une fille merveilleuse,
Malgré tout.
Tu peux t’associer à toutes les chansons du monde et tous mes souvenirs aussi.

Parce qu’aujourd’hui tout est neuf, comme chaque jour.
Parce que quand je serais heureux je t’emmènerais dans mes souvenirs avec joie.
Parce que Dante’s prayer reste ma chanson favorite.

Parce que, putain de bordel, hier n’aucune importance.

jeudi, novembre 21, 2002

La mémoire utilise des tas d’accessoires pour parer les vieilles histoires.
Un souvenir, tout seul, c’est très con.
Alors pour éviter que mes souvenirs soient nus comme des vers et qu’ils prennent froid, je les habille d’une musique ou d’un lieu.
Pouf. C’est magique.
Chaque période de ma vie est ainsi bien emmitouflée.
Parfois les éléments sont trop liés et ils perdent leur indépendance.
Ainsi une musique épouse souvent trop parfaitement les formes d’un amour.

Loreena Mc Kenitt.
Cette musique est attachée à elle. L’écouter c’est la voir, elle.
Mais cette musique je l’ai connue avant elle.
Cette musique est à moi et elle m’en dépossède, un peu comme un vieux pull que je voudrais récupérer et qu’elle garde.

Dans un divorce on doit mettre sur papier quoi est à qui.
Il faudrait aussi noter les chansons

mercredi, novembre 20, 2002

Merci Cassandra, c’est chouette les oxymores.
Je devais attendre longtemps.
Cela devait être écrit quelque part entre mon A, mon D et mon N.
Le temps a toujours été mon problème.

Je suis un timide extraverti,
Difficile de faire le premier pas. Difficile de retenir mon enthousiasme par la suite.
Hors l’idéal dans les relations humaines c’est bien d’avoir le contact facile au départ et le sens de la mesure dans les échanges.

Je suis un bavard silencieux.
Parce que je ne trouve jamais les bons mots et parceque les silences parlent, parlent, parlent.

Je suis simplement complexe.
Et naïvement plein de complexes.

mardi, novembre 19, 2002

Je viens de faire un petit test trouvé chezKobal2
le resultat est amusant.

I Am

Which tarot card are you?


Tout juste.
Je me mesure à moi même.
Je suis tout petit.
Tout à l'heure il y avait une mouette dans le ciel de Paris. par la pensée j'ai transformé une mercedes en chalutier. J'ai mis des cirés jaunes sur les piétons en attendant que le feu passe au vert.
J'ai prié pour que les marins reviennent sains et saufs au port.
Bah, croyez le ou non, quand j'ai commencé à travailler, je voyais la mer.
La grande machinerie des conséquences. Des milliards de choix pour en arriver à cette minute de ma vie ou je tapote sur mon clavier.
Quels leviers vais-je pousser aujourd’hui ?

lundi, novembre 18, 2002

L’écriture n’est jamais qu’une photo de l’âme.
Parfois, au milieu de ces instantanés, une image de l’esprit.
Il n’y pas de secrets, les belles photos, c’est toujours une question de lumière.
Qui joue avec l’interrupteur de ma vie ?
Jour.
Sensation de vide.
Mais quand le monde de la forêt fait silence, c’est qu’un incendie couve quelque part.
Nuit.
Sensation de plein.
Mais je ne m’endors pas avec le sommeil du juste.
Jour.
Nuit.
Jour.

vendredi, novembre 15, 2002

Arrêtez d’écrire des choses intéressantes, ma liste de liens va finir par ressembler a un bottin.
Je suis heureux.

Bon, je mens.

Mais preuve est faite que je ne suis plus malheureux.

Sinon, je n'aurais jamais pu l'écrire.

Je suis heureux.
Je suis heureux.
Je suis heureux.

Trop facile.

Je suis zen comme Bouddha.
Je cultive mon petit jardin tranquillement, calmement.
J’élague mes questions. Je plante quelques passions.
Je retourne ma terre.

Je suis heureux.

Peut-être, en fin de compte.

Je m'étire et je baille.
La terre tourne autour du soleil.
La lune tourne autour de la terre.
La terre, la lune et le soleil tournent sur leur axe.
Les hommes et les femmes se tournent autour.
Je tourne autour de mon nombril.

Ahhh.. la nature..
Les morts doivent se retourner dans leurs tombes.

Allez donc voir le blog de Khazad, la blogosphère tourne, tourne, tourne.

Je ferais mieux de retourner au lit, moi.

jeudi, novembre 14, 2002

Je n'arrive pas à écrire.
Ne pas insister.
Petite pause.

mardi, novembre 12, 2002

Alors quoi?

Il faut bien que je parle de cette soirée au Montecristo (à Paris, pas à Bruxelles J ).

Oreilles et yeux grands ouverts. Mouais.

Cela ressemblait étrangement à un épisode d’une de ces innombrables séries télé, celles du genre ils vivent à New-York, ils approchent de la trentaine, ils sont beaux, célibataires, ils enchaînent les « dates » un peu foireux.

Ce genre de soirées ou il y a des blancs dans la conversation, pas par timidité non, non.

Nous étions quatre. Une soirée pour faire connaissance.
En ce qui me concerne, je n’étais pas là pour séduire, juste pour partager un bon moment, copain-copine quoi.
J’espérais une pluie d’idées neuves, un déluge de bons moments (bon j’exagère un peu), mais…
Mais chacun est venu avec parapluie et imperméable.
Des gens gentils, agréables mais rien à signaler.
Allez un petit effort quoi.
Bah non.


Au bout d’un moment je me suis dit, bon, allons danser la salsa, à défaut d’une vraie conversation on va s’éclater et rire.
La danse ça peut être, au choix, très sensuel ou très amusant.
On danse ensemble. On partage des regards. On invente des chorégraphies. On joue le jeu.
Non ?
Bah non.
Pas ensemble, pas de regards, pas de chorégraphies, pas de jeu.
J’ai pourtant essayé de les faire participer un peu.
Bah non.

Pendant ce genre de soirée il y a ce moment ou tout le monde ressens le malaise et personne ne se décide à abréger, par fierté.
A ce moment là, honnêtement, j’ai réprimé mes rires.
Mais la soirée à finie par en finir (j’insiste).

C’est décidément très rare de « rencontrer » des personnes. Un ami m’a dit un jour qu’une rencontre dépendait de ce qu’on voulait bien y mettre dedans.

Essaie encore, Uther.


Le reste du week-end à été plein de bonne chose.
Deux soirées avec des amis (les soirées un peu foireuses sa sert à faire rire les amis en les racontants hi hi), un film (dragon rouge) pas mal, un livre superbe (tout le monde est occupé), un DVD vu dix fois (gladiator j’adore).

Infime, comme d’hab.

vendredi, novembre 08, 2002

Ce soir je suis invité et curieux.
Salsa au Montecristo café.
On va bien voir, même si je pars avec quelques à prioris.
J'ai comme l'impression que, quoi qu'il arrive (ou pas), il va y avoir matière à écrire.
Oreilles et yeux grands ouverts.
5
4
3
2
1
mise à feu...

jeudi, novembre 07, 2002

Plus je lis les journaux des autres, plus j’y trouve des points communs. C’est le même message qui est partout transmis. A chaque fois toutes ces histoires me chantent cette petite ritournelle :

« Faufiler vous chez moi et prenez ce que vous voulez, une phrase, un mot, une larme ou un sourire. Ne soyez pas fâchés si vous ne trouvez rien car ce que j’ai est infime. »

Infime, c’est un joli mot. Comme infini mais en tout petit.

Au fait j’ai découvert le Journal infime et c’est une splendeur.

Bon j’ai encore plein de chose à écrire, une fois n’est pas coutume.
J’ai envie d’écrire que la vie est un immense puzzle et que l’on passe son temps à essayer d’emboîter les pièces. Des fois ça ne colle pas. Mais avec un peu de patience, peut être que quelque chose se dessine, un paysage, un visage ou un conte pour enfant avec des fées et des orages.

J’ai envie d’écrire que les gens sont pleins de défauts et que c’est une merveille parce que moi aussi. Que par la magie d’un regard plein de tendresse posé sur eux, ils deviennent ceux qu’il pourrait être, s’ils le voulaient vraiment.

J’ai envie d’écrire que les gens sont pleins de merveilles et que c’est un défaut parce que moi non. Que par la magie de leur regard plein de tendresse, je me remplis de bonheur et j’espère devenir meilleur.

J’ai envie d’écrire que je devrais travailler au lieu d’écrire, que ça va finir par ce voir, mais mes banalités m’intéressent plus que celles du travail.
J’ai envie d’écrire que je ne veux rien. Comme cela serait pratique. Mais je veux tout et c’est harassant.
J’ai envie d’écrire que c’est tant mieux que mon monde ce soit écroulé à cause d’elle, cela m’a permis de sortir les meubles et faire un grand ménage. Que maintenant que tout est presque propre j’ai hâte de me réinstaller dans mon cœur tout neuf.
J’ai envie de parler d’amour encore et encore. Et puis de cinéma, de mes amis, de programme télé, de théâtre, de tout, de peinture, de rien, de dessins, de musique, de sport, de jeu de rôle, de fêtes, d’alcool, de sexe, de rêves, du passé, du présent, de cours de tango et de boulimie de vivre.
J’ai envie d’écrire que j’écris plus facilement quand je suis triste que quand je suis joyeux et que je veux que ça change.
J’ai envie d’écrire que je ne sais plus à quoi je crois et que ce n’est pas pratique.
J’ai envie d’écrire que il y a une fille qui me plaît à mourir mais que je n’ose pas.

J’ai envie d’écrire que c’est infime.

Infini mais en tout petit.

mercredi, novembre 06, 2002

Hier soir, j 'ai appris que ma mère souffrait d'une péricardite.
Une inflammation du coeur.
Ca devait arriver, à force de de s'en servir pour tout le monde, il a commencé à s'échauffer.
Ma mère a le coeur capricieux, hi hi on le savait déjà, dans la famille.
A vrai dire je suis un peu inquiet, mais je sens que ca va aller.
Maintenant il va falloir que je la gronde si jamais elle regarde des films de Clint Eastwood, trop dangereux pour son inflammation du coeur ça.
Soigne toi bien petite mère, je t'aime.

mardi, novembre 05, 2002

Je marche dans une profonde couche de neige. Mes pieds s’enfoncent dans un craquement moelleux, tout est étouffé, amorti. C’est calme.
Les bruits de ma vie me semblent venir d’une incalculable distance.
Je ne suis pas triste. Je ne suis plus triste.
J’ai laissé derrière moi le champ de bataille, et je m’en éloigne, doucement.
Mais le chemin est difficile et je suis fatigué.

Je mens perdu mais ça ne me préoccupe pas. Ce n’est pas une question de confiance. Ce n’est pas non plus une question d’espoir. Comme la beauté du monde, je désespère et j’espère dans le même temps, à chaque seconde. Non, c’est juste une question de lâcher prise.

Peu importe.

Peu importe que je sois perdu dans ce monde, je suis à ma place à l’intérieur.

Et c’est la première fois.

Ainsi soit-il.

lundi, novembre 04, 2002

La beauté du monde est belle de ne rien dédaigner. Tout lui est refuge, temple, scène. La beauté du monde a posé ce matin ses mains de neige sur mes épaules. Elle m’a regardé droit dans les yeux, m’a dit : toi tu devrais faire comme moi, longtemps dormir, longtemps mourir, une cure d’absence et de silence, regarde comme ça me va bien. Et la beauté du monde s’est mise à danser sur le bureau – une danse maladroite, adorable. J’ai souri. Je me suis préparé une troisième tasse de café, les deux premières ne comptent pas, les deux premières ne comptent jamais. La beauté du monde s’est assise sur le bord de la tasse, m’a dit : devine d’où vient ma fraîcheur. Je ne sais pas, lui ai-je répondu, écarte-toi un peu, je ne veux pas t’avaler avec mon café. La beauté du monde a éclaté de rire, a fait le tour de l’appartement, mis son nez dans mes carnets, ramassé un pull qui avait glissé d’un fauteuil, s’est penchée à la fenêtre, s’est retournée en criant : ma fraîcheur, tu sais, c’est parce que je désespère et que j’espère dans le même temps, à chaque seconde, ça me va bien au teint, tu ne trouve pas ? Puis la beauté du monde est partie dans toutes les directions à la fois et je suis allé me préparer une quatrième tasse de café.

C. Bobin « Autoportrait au radiateur »