jeudi, juillet 31, 2003

Véritables stars du rock consumés par la gloire, sacrifiés sur l’autel de la notoriété virtuelle, les dinosaures de la bloggospère s’éteignent un à un.

Certains font face aux affres d’une fin sans gloire et meurent rongés par l’alcool et la cocaïne dans l’indifférence et l’oubli, tentant quelques posts désespérés pour raccrocher un public déjà bien loin. Terrible loi du marché, des mythes transformé en has been, quand le verni craque et les paillettes retombent.
Lente agonie d’anciens demi-dieux, descente aux enfers d’anges autrefois sanctifiés par un lectorat avide et conquis.

D’autres arrêtent les frais avant la chute et se retirent, sentant que le sommet est aussi le bord du gouffre. Il n’y a plus de passion, plus d’envie, seulement le clinquant et l’artifice. La vérité des débuts, écrasée par trop d’éloges et de commentaires, a fait place à un système, une recette, je vous donne ce que vous voulez et fini l’authentique et le spontané.
Les lecteurs sont encore là, souvent même de plus en plus nombreux, mais, sans l’effet psychotrope euphorisant de la décharge créative, la star craque et abandonne brutalement, laissant une cohorte de fans hébétés, abasourdis par l’incroyable nouvelle.

Et puis il y a les légendes vivantes, ceux qui brûlent toute leur essence intérieure, qui donnent tout et cherchent à mourir sur scène. La rage dans le clavier et le combat ultra médiatisé contre ses démons qui tourne mal. Il écrit, efface, tempête, arrête sa carrière et reprend deux jours plus tard parce que c’est trop dur, il se déteste autant qu’il aime son image infiniment magnifiée. Il cherche l’amour et crache sa haine, vomi la blogeoisie dont il fait partie. Le cinquante septième arrêt est le bon, définitif, véritable James Dean de l’écriture qui se crache dans Porsche, overdose de prise de tête dans sa baignoire, suicide textuel inattendu.

On en parle avec une larme au coin de l’œil, le bon vieux temps, l’age d’or.
C’étais la grande époque, les pionniers, Led zep de la phrase, esprit communautaire farouchement alternatif, vif, nerveux, électrique. Bloggosphère et Jack Daniel’s, comments chargés au LSD.
Tournées triomphales aux quatre coins des liens, Paris – Montréal – Bruxelles dans la semaine, femmes nues dans les loges et hôtels de luxe.

Terminé.
Les rescapés ne s’enthousiasment plus.
Reste les vieux, mémoires vivantes, vestiges d’un ancien monde.
On salue les mastodontes, sorte de Rolling stone qui tournent encore, le talent est là mais la fougue n’est plus la même.
Aujourd’hui c’est la foultitude, des milliers de blogs qui asphyxient le marché, des éphémères, un tube puis plus rien, des grandes plates-formes commerciales liées à des majors, la mort programmée.

Qu’on se le dise « Blog’n’roll is dead ».

mercredi, juillet 30, 2003

Ce matin, étant d’humeur aérienne et primesautière (n’est-ce pas), pris d’une certaine insouciance aventureuse, je décidais de voleter de site en site concernant le cinéma.
Dramatique erreur dans la mesure ou l’arrêt d’apports nicotiniques aurait tendance à m’empêcher de gérer sereinement toute sorte de contrariétés.
Hors, contrariété il y a eu.

Lire une critique assassine d’un film que j’adore peut me blesser profondément.
Il y a ce sentiment d’appartenance à une même tribu que l’équipe du film que j’aime, un mélange de respect et d’affection qui me fait bondir comme un diable hors de sa boite à la moindre attaque.
Je contre attaque, critique le critique, j’enrage, je fulmine.

J’ai trouvé mon Némésis culturel, il déteste tout ce que j’aime et inversement, à tel point que seul une explication métaphysique pourrait expliquer une telle résonance négative.
Le sinistre imbécile qui travaille comme critique culturel pour « Le monde » s’appelle Jacques Mandelbaum et, chose rare, il cumule une plume acerbe et talentueuse, une intelligence bouffie d’orgueil et la sensibilité d’une enclume.
Serais-je un peu dur ?
Disons que la critique institutionnalisée, - la trinité Télérama, Le monde, Les cahiers du cinéma -, à tendance à quelque peu m’irriter tant l’arrogance de certains de leurs jugements est manifeste.
On peut être cynique ou même très dur, mais faire preuve de finesse et de modestie face au travail des autres me semble le minimum pour être respectable.
Il est facile de critiquer mais il est difficile d’être un bon critique.
Surtout quand on n’aime pas ce que j’aime.
J’ai besoin d’une clope..
Euh.. Non d’un chewing-gum…
Pffff…

mardi, juillet 29, 2003

Un danger silencieux se glisse dans le calme de l’eau qui dort.
Il prend son temps.
Il attend de sentir un mouvement.
Parfois tu peux sentir son regard fixé sur toi, dans ton dos.
Tu peux sentir son souffle sur ta nuque.
Tu sais qu’il va venir.
Il vient toujours.

lundi, juillet 28, 2003

Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Je ne fume plus mais je suis calme.
Zen.
Cool.
Tranquille.
Serein.

Argh.

vendredi, juillet 25, 2003

On oublie facilement la réalité des choses.
La vérité, il faut s'approcher un peu pour la voir.
C'est dingue de ne pas y penser plus souvent.

jeudi, juillet 24, 2003

Parfois quant on s’envole,
A la cheville droite s’accrochent ceux qui veulent décoller avec vous,
A la cheville gauche ceux qui veulent vous garder à terre pour différentes raisons.
C’est pour ça qu’il faut rester humble lorsqu’on bat des ailes :
Des chevilles enflées font de trop bonnes prises.

mercredi, juillet 23, 2003

Il y a cette période de flottement, ce point ou je n’ai pas encore quitté l’ancien mais ou je n’y suis déjà plus et ou demain n’est encore qu’incertitudes.
Impossible de réfléchir, de projeter.
Impossible de reculer, de regretter.
En balance, il y a cette peur et ce soulagement, l’instabilité et la nouveauté.

Je pourrais prendre cette image facile de la vie comme un livre et me dire que l’angoisse de la page blanche garde en son sein la possibilité d’écrire le plus beau des chapitres.
Mais réfléchir est actuellement pour moi un effort de titan.
En ce moment, j’accepte comme réponse a la plupart de mes questions : « je ne sais pas »
Bien sûr, il y a des graines de possibles, des rêves en devenir qui attendent des efforts, de la volonté et de la chance, mais là encore c’est une gageure de les considérer dans leurs ensembles.

Mon esprit préfère se taire plutôt qu’hésiter entre des peut-être.

vendredi, juillet 18, 2003

Puisque c’est comme ça, je retourne chez ma mère.

Trois jours de bons petits plats, de soleil, de mer.

Ah ! et puis piscine et jacuzzi.

Tour de magie,
Un, deux, trois,
…disparition…

mercredi, juillet 16, 2003

Sur mon carnet en moleskine j’écris

Les peines et les joies que je laisse derrière moi, éclaboussures sur la toile.
Le sillage de mon passage sur l’océan de la mémoire, si vites effacé, avalé par le monde mouvant, englouti par le flot du présent et par les si nombreuses vagues du passé.

Je laisse mes sourires à l’abandon des herbes folles et mes pleurs disparaître sous les sables.
J’oubli trop vite ce que je me suis promis de garder à jamais.
Ce qui se grave en moi s’efface malgré moi car la volonté de me souvenir ne suffit pas.
Chaque demain transformé en aujourd’hui, chaque aujourd’hui transformé en hier, efface un peu plus ce qui est en trop.
Comme une esquisse au crayon surlignée à l’encre sur une feuille blanche, restent les lignes qui comptent.
C’est dans l’image de la vie gommée par le temps qu’apparaissent les vrais visages.

mardi, juillet 15, 2003

Tout autour de moi,
Il y a beaucoup d’errances, de bras en bras, de baisers en baisers, d’espoirs en espoirs.
Il y a tant d’étapes…
Parfois de trop longues distances entre chacune.
Parfois des crève-cœurs, des voyages qui épuisent, des arrêts sans repos.
Mais parfois, sans prévenir, au détour du chemin vous êtes accueillis et vous vous sentez heureux.

vendredi, juillet 11, 2003

A l’aube.
Elle voyage dans son sommeil, un sourire apaisé sur son visage pâle.
Le drap chiffonné sur son corps nu laisse entrevoir la courbe de ses jambes et de ses fesses en transparence. L’odeur de sa peau, mélange de douceur et d’animalité, me ramène à cette nuit, au cœur de nos ébats.
Dans le silence immobile de la chambre, la moiteur de cette matinée d’été pousse au corps à corps. Je dénude son sein, en respire la saveur suave.
Le goût acre de la sueur sur son mamelon, ma langue appliquée et gourmande qui caresse et qui enveloppe.
Ses jambes qui s’entrouvrent et qui appellent ma main à l’aventure, d’abord sur son ventre chaud puis sur l’intérieur de ses cuisses.
Bientôt commence le chant qui monte.
Mes doigts descendent, s’enfoncent dans ses fesses qui s’ouvrent et se tendent.
Ma bouche se fait vorace et mon sexe réclame le sien à m’en faire mal.
Je l’enlace,
Je l’enserre,
Je la capture,
Je la possède.
Elle est mienne, esclave de mon désir profond en elle.
Mais lorsque j’explose,
L’illusion du mâle orgueilleux s’estompe,
Et me revoilà prisonnier du regard de feu,
De la maîtresse de mon aube.
La politique c’est simple.
Droite / Gauche, crochet, uppercut, K.O.

Refus de battre en retraite, spectacles de plus en plus intermittents, hélicoptères qui se posent dans des champs garantis sans O.G.M.
Pour la croisade contre les forces du mal, nul besoin de traverser le désert (hantise de politicien oblige), on trouve bien l’enfer en France, les méchants du camp d’en face, ceux qui protestent, qui tempêtent, mais surtout qui ne proposent rien (d’expérience, il vaut mieux laisser perdre les autres plutôt que chercher à gagner.).

La politique c’est comme la real TV, plus c’est affligeant plus on regarde.

Ca se trouve, bientôt on votera par SMS, pour le candidat n°1 fais le 06. 68. 66. 66. 66. et tape RESTE…. (0,50 euros par appel )

jeudi, juillet 10, 2003

Le ciel se déverse à long sanglot sur la ville grise. Les ouvriers s’acquittent machinalement de leurs tâches, le regard vide, l’envie absente.
Ici tout est affaire de survivance, quelques billets en échange d’interminables heures d’efforts.
Le béton prend prise, les immeubles et les hommes s’y enfoncent, l’enracinement devient une entrave, une tombe.
Je regarde les tours sombres, cathédrales des nouveaux dieux, argent, profit. Le visage de l’inhumanité productive, célébré à grands renforts de publicité nous annonçant un monde meilleur.
Il n’y a pas de plan d’ensemble ou de conspiration pour asservir l’humanité.
Il y a une alchimie entre les défauts des hommes, l’orgueil et l’ambition utilisant la peur.
L’argent en est le produit. Utile à tout, pour la vie facile, pour l’orgueil, l’ambition et la peur aussi, et la peur surtout.

Transposition.
Ne crois pas en dieu et tu iras en enfer.
Ne gagne pas d’argent et tu vivras en enfer.

Si tu renonces à la croyance en l’argent alors il faudra t’exiler, car ce dieu est partout et tu ne pourras pas faire sans lui, ici bas.
Si tu luttes contre lui, alors tu brûleras en impie.
Tu dois bien faire avec.
Mais si l’argent est comme un dieu et qu’on est obligé d’aller à la messe, on peut peut-être y croire d’une manière différente, humblement, sans peur, sans écouter ceux qui prétendent vous apprendre comment penser, comment croire, comment faire.

Et un jour, qui sait, j’en aurais beaucoup mais ça n’aura aucune espèce d’importance.
Je continuerais à crier « Hasta Siempre Revolution » dans ma Ferrari.

Et merde.

lundi, juillet 07, 2003

Mon esprit s’envole et prend par la main un souvenir de toi.
Il t’emmène dans mon monde, dans ma joie ou dans ma tristesse, et te raconte des histoires.
Tout y est tellement plus beau, nos images plus brillantes et mes mots plus forts.
Parfois je rêve mon passé, je réinvente les personnages. Je réécris mon histoire pour la rendre enfin juste, à la hauteur de mon utopie.
Avec le temps il m’arrive d’oublier la véritable histoire.

Reste des légendes.



Ca commence quand l’œuvre d’une vie ?
Je demande parce qu’il vaut mieux être prévenu pour partir sur de bonnes bases.

jeudi, juillet 03, 2003

Tous les jours nous appelons à nous ce qui nous manque.
Dans nos gestes, nos attitudes, nos mots,
On appelle, on appelle, chant des sirènes.

Tous les jours nous repoussons ce qui nous fait peur.
Dans notre manière de vouloir, de voir, de détourner le regard.
On repousse, on repousse, Vadé retro.

C’est inconscient, imperceptible, infime (dieu que j’aime ce mot).

Et quant on a peur de manquer ?
Et quant ce qui nous manque nous fait peur ?

C’est la vie.

mercredi, juillet 02, 2003

Je me pose LA question.

Alors, je pars poser LA question aux habitants de la capitale du pays d’Uther, Utherbourg.

La boulangère qui me mène à la baguette, m’envoie chez le quincaillier qui, après m’avoir passé à la moulinette, me dit que la postière peut m’affranchir.
Celle ci n’habitant plus à l’adresse indiquée me réexpédie chez le boucher qui taille une bavette avec la crémière qui fait tout un fromage.
Apparemment une histoire avec le cordonnier qui ne la lâche pas d’une semelle.
Alors que je vais les interrompre, un gendarme me coupe le sifflet et me dit de circuler.
Je déambule et fini par entrer dans la roulotte de la voyante. Celle-ci à un peu perdue la boule mais, après avoir nettoyé ses lunettes, elle m’oriente vers le prêtre.
Celui-ci est peu hospitalier et me prie de partir non sans m’avoir sermonné.
Reprenant mes esprits, je décide d’aller boire un verre et de questionner le barman.
C’est un homme très gentil mais un peu saoulant et il m’abreuve de réponses aussi interminables qu’inutiles.
Sur le zinc est accroché une petite grappe d’individus qui forcent sur le rouge.
Echoué à coté de moi, un marin, encore plus ivre que son bateau, pleurniche sur son triste sort. Un politicien essaye de lui remonter le moral en lui promettant que demain ça ira mieux.
Le comptable fait le bilan d’une vie passée dans les chiffres, l’horloger lui dit qu’il perd son temps mais l’avocat objecte, défendant la thèse qu’il finira bien par y trouver un bénéfice.
Au fond de la salle enfumée, un musicien demande la note.
Je finis par poser LA question au photographe.

"Dois-je arrêter mon blog ?"

Il ricane doucement, et me souffle :

"Ca ferait un peu cliché, non ?"


"Ahh.. oui... bon... Bah, je continue alors..."
Et je retourne dans mon château.





mardi, juillet 01, 2003

Je suis dans la superficialité,
Je suis dans la mousse de la bière,
Je suis posé sur la surface du monde comme une libellule sur un étang.

Je plonge dans l’épaisseur, piqûre dans le gras de la société.
Etre sérieux c’est faire une percée vers le bas,
S’enfoncer dans le réel, s’injecter dans le corps du monde.

Je suis lesté par le poids des gens, des choses, des mots,
Quand la charge est trop lourde, je sombre dans les profondeurs,
Dans le noir ou mes rêves bulles d’air remontent tandis que je descends.

Je m’accroche à une bulle,
Je refais surface,

Et le cycle recommence.