mardi, janvier 28, 2003

Lui.
Allumer des feux d’espoir et attendre comme un naufrageur d’âme, la laisser venir éventrer sa coque de naïveté sur mes récifs.
M’insinuer dans son esprit comme l’eau fait son chemin dans ses cales, lentement, inexorablement.
La dépouiller de ses rêves et la laisser pour morte, gisante sur la plage.

Elle.
Souffler des mots d’amour pendant des siècles pour éroder ses falaises d’indifférence puis m’approcher.
Ne pas se fier à ses lumières pour me guider vers lui, naviguer à vu entre les rochers.
M’échouer sur ses rives et le laisser croire qu’il triomphe.
Le capturer et le mettre aux fers puis le faire changer, lui faire comprendre.

Elle attendit longtemps que le vent fasse son travail, puis elle vint, méfiante. Le courant, trop fort pour son frêle esquif, la jeta contre ses côtes et bientôt elle fut à sa merci.
Mais le vent avait fait son travail et sans se comprendre lui-même il lui porta secours.

On peut tout imaginer mais il n’y a pas de plans infaillibles.
Le courant et le vent sont souvent bien plus forts que les grands mots.