mardi, février 04, 2003

Je suis assis face à la machine laver pendant qu’elle tourne toujours. Cela fait des mois (des années ?) que je me traîne dans cette maudite laverie, vraie salle des pas perdus.
Je suis donc là, à feuilleter un journal à la con (le mien, en l’occurrence) et puis…

Il y a quelque chose que je sens grandir en moi, une sorte de grondement sourd de tonnerre qui approche.
De la colère, de la rage, une méchante lame de fond réprimée mille fois.
Elle monte jusqu’à la gorge et elle s’arrête, prête à exploser.
Elle hésite, elle grossit, elle attend.
La salope, elle cherche à redescendre dedans mais cette fois je ne la laisserais pas faire.
Je crispe mes tripes pour ne pas la laisser retourner dans sa tanière, je serre les dents et la force à remonter.
Elle vient.
Elle est là.
Elle ressemble à un gros bisounours (calinours, sans doute.)

La colère : « Tu as fini de te poser des questions inutiles ? »
Moi : « euuuuhhhh… mouii, C’est tout ? »
La colère : « Bah oui. »
Moi : « Bon alors... à plus ? »
La colère : « Ouais, bye. »