mercredi, avril 02, 2003

Sur la gauche, quelques gouttes de pluie sur la vitre.
Au centre, un ciel gris traversé de pinceaux de lumière.
A droite, des nuages cotonneux accrochés à l’azur.

Je regarde ma mélancolie s’en aller, j’agite mon mouchoir et retiens quelques larmes.
Je redécouvre le plaisir de la contemplation heureuse, le monde passé sous le filtre du bonheur.
Les couleurs sont plus vives, les odeurs plus criantes.
J’amasse les moments de joie, je fais des réserves par peur de manquer, peut-être.

Je ne suis pas encore complètement présent à moi-même car je n’ai guère le temps de me poser pour intérioriser tout ce qui est là.
D’habitude, peu me donne beaucoup à penser. Aujourd’hui je reçois en abondance et ma tête reste étonnamment silencieuse.
Parfois j’ai l’impression d’être dépassé, dépassé par la joie.
Preuve que j’ai vieilli, ce sentiment m’aurait autrefois poussé à fuir, hors je l’accueille aujourd’hui avec bienveillance.

C’est une sensation étrange, pour un individu introverti et quelque peu sauvage, d’accepter de ne pas analyser les évènements.
J’intègre les choses doucement et j’ai l’impression qu’une fois assimilée, toute cette joie va me pousser à transformer ma vie.

Repousser les murs.
Devenir un géant.
Gargantua dévoreur de vie.