vendredi, juin 20, 2003

C’est assez étrange, ce réflexe que l’on développe au fur et à mesure des années de fermer la porte à toute nouvelle relation amicale potentielle.

Au bout d’un moment, pour beaucoup, le seul moyen de se faire des amis devient la promiscuité obligatoire. Passer beaucoup de temps au contact de gens sympathiques peut éventuellement leur allouer le droit de rentrer dans votre cercle, encore faut-il qu’il désire y entrer.
Les amitiés rapides, spontanées, se raréfient avec l’âge comme l’air en haute altitude.
Méfiance, sélectivité, critères d’exigence tellement élevés qu’on ne pourrait presque pas être ami avec soi-même.

Et puis, ce maudit manque d’énergie aussi.
C’est vrai, c’est épuisant les nouvelles relations, il faut les appeler, leur proposer des sorties. Et en plus il faut qu’en face le même effort soit fait, la montagne est tout de suite deux fois plus haute à gravir.
Pourquoi bouleverser sa routine tellement rassurante ?
pfff… quelle fatigue.

Et en plus faudrait avoir quelque chose à se dire. A force d’avoir refait le monde pendant des années et parlé, parlé, parlé, on a fini par se vider, on se répète, on est vieux, usé, rabougri, moche, asocial et…

Content d’être seul finalement.

Parce que vos vieux amis, franchement, ils sont sympas mais vous en avec déjà fait le tour, non ?
Ils comptent pour du beurre maintenant, ils ont intégré votre monde de solitude.
Ce n’est pas avec eux qu’il va y avoir de la nouveauté et les délires, comme avant, c’est devenu terriblement rare.

Alors blogguer c’est pas mal, hein !? Les gens sont émouvants, parfois drôles. Ils y en a même que, mais alors vraiment, vous aimeriez bien rencontrer.
Mais bon, dans la vraie vie, c’est peut-être des cons. Et puis sortie de la conversation sur la blogosphère….



J’ai dû penser comme ça pendant ma dépression…
Aujourd’hui ça m’amuse de l’écrire, c’est dingue.
Un jour, tout s’enclenche. Un peu d’audace, un peu de fierté, un peu de chance.
Et l’aimant attire le faire.