mercredi, septembre 03, 2003

Me voilà seul au milieu de tous.
J'aimerais briller, sortir du lot, mon humour et mon charme m'élevant au dessus de la mêlée.
Mais je n'existe pas. J'ai bien l'habitude de me sentir pas à ma place et transparent.
Me voilà dépourvu de mes capacités à être.
Je me rends compte beaucoup plus tard que j'ai toujours mis trop d'importance à vouloir être le point de mire.
Me voilà enfin à l'aise avec moi même et l'ignorance ou la reconnaissance ne compte plus autant.
Le rapport de force (il y en avait un) s'inverse et voilà les autres qui cherchent ton regard, qui veulent à leur tour exister dans tes yeux. Certains sont timides et d'autres impératifs dans leur manière de vouloir. La plupart sont incroyablement maladroits dans leur soif d'être vus.
A bien observer autour de soi, il y a beaucoup de grands enfants qui battent des bras dans leur inimaginable angoisse de disparaître.
Je n'avais pas compris toutes les leçons de sagesse populaire sur le rapport aux autres et la nécéssité d'exister pour moi même.
Aujourd'hui c'est un peu plus clair, je commence à voir la délicate frontière entre égoïsme et individualité.
Parfois je me sens encore perdu dans une assemblée. Alors j'observe, je bats en retraite en moi loin en dedans.
Ce retour sur moi étais douloureux quand je ne m'aimais pas, un peu comme revenir dans un foyer malheureux. Aujourd'hui dans mon fort intérieur c'est la joie qui reviens et la lumière aussi.
Alors je brille de nouveau.
C'est amusant d'être.