vendredi, mars 05, 2004

Il y a cette petite poésie.
Vous la trouvez plutôt mal en point au bord du chemin. Elle n’a plus l’air de tenir droite. Elle semble abandonnée, perdue entre deux nulle part. Elle vous touche car vous savez ce qu’est la souffrance de la solitude. Vous savez intimement. Alors aujourd’hui vous vous arrêtez face à son dénuement. Vous la prenez avec vous, au chaud contre votre cœur. Hier, cela aurait été différent. Vous décidez de vous en occuper, de la soigner, de la guérir. Aujourd’hui vous êtes fort. Invincible même. Sans le savoir vraiment, vous abandonnez cette vieille âme dans laquelle vous vous étiez assoupi, un sommeil d’un siècle devenu douloureux à force.
Quand on vous demande pourquoi vous l’avez recueillie, vous répondez :

Elle a eu pitié de moi.