vendredi, mars 11, 2005

Il y a deux ans, je priais dans ma pièce sombre.
Parfois les prières sont des filets tendus dans le ciel pour attraper les anges.
Je t'ai attrapée dans mon sommeil.
Mon rêve.
Petit ange de mon quotidien.

" Toi, tu fais flotter le parfum de ta vie sur toutes mes affaires. Je fais semblant de ne pas aimer ça, par orgueil, pour garder l’illusion de rester libre et indépendant. Alors je grogne, je râle, je pose des distances aussitôt abolies par la douceur de ton sourire.
Quant tu me demande de m’engager, je te réponds que les promesses c’est comme les fleurs,
Qu’elles donnent leur beauté, qu’elles fanent et puis qu’elles meurent.
Je vois une ombre de contrariété passer dans tes yeux, mais ton sourire éclate et me désarme, ta joie balaye ma mélancolie comme un ouragan sur un champs d’herbes hautes..
Alors je t’offre des fleurs qui n’ont pas de nom, je les appelle les vérités de mon cœur. Je t’apporte des bouquets tous les jours pour égayer la maison.

Il y a tous ces non-dits entre nous, toutes ces vérités qui se passent de mots.
Un bonheur silencieux.

Petit ange de mon sommeil. "

mardi, mars 08, 2005

Il voyait sa vie comme une pièce sombre.
Malgré ses pas prudents, impossible d'éviter la douleur des chocs, sauf à être immobile. Le noir qui l'entourait avait pris l'ascendant sur lui.
Le noir du dehors, c'était la peur en dedans. Ne pas voir. Ne pas bouger. ne pas souffrir.
Alors il restait là, planté au milieu du salon, priant à voix basse, sans relâche:
Faites que quelqu'un allume la lumière.
Faites que quelqu'un allume la lumière.

Mais pour trouver la lumière, il faut d'abord apprendre à avancer dans le noir.

mardi, mars 01, 2005

Le regard du cancre

Il la regardait.
Le fin duvet sur sa nuque.
Il l'aimait.
Il lui soufflait à l'oreille des mots muets de désir.
Le grain si délicat de sa peau.
Ses cheveux abandonnés au creux de son cou.
Déjà à cette époque, dans le fond la classe, son refuge,
L'amour lui tournait le dos.