lundi, décembre 23, 2002

Dans la vie, il y a les gens qui fuient le bonheur. Ces personnes sont parfois merveilleuses mais, terrifiées par l’idée de perdre ce qu’elles ne gagneront jamais,
elles courent vite, vite, toujours plus vite.

Bien souvent, le bonheur des naïfs dépend des lâches.

Alors les naïfs, les mains chargées d’un bonheur à partager, courent après les fuyards, vite, vite, jamais assez vite.
Puis les naïfs s’essoufflent, la déprime comme un point de coté.
Ils commencent par lâcher le bonheur, parce que la charge, trop lourde, les empêchent de rattraper l’inaccessible étoile.
Ils se disent : « encore quelques mètres à parcourir et c’est bon, son âme est si proche, presque à la toucher… »

Mais il n’y a plus rien à partager.

Alors ils s’arrêtent et regardent leurs rêves s’évanouir à l’horizon dans un nuage de poussière.

Traumatisés, certains naïfs se mettent à fuir le bonheur et perpétuent la tradition, devenant les nouveaux désenchantés.
D’autres reviennent en arrière, ramassent leur bonheur et se remettent à courir, fiers de rester naïfs, mais incapable de comprendre cette leçon.

Et puis aujourd’hui.
Arrêter de fuir le bonheur, arrêter de courir après.
Ni désenchanté, ni naïf.

Fragile et libre.
Humain quoi.

Allez, demain c'est les vacances.

vendredi, décembre 20, 2002

De moins en moins de marées d’idées noires pour s’échouer sur mes pages,
c’est une chance.

Qu’est ce que je pourrais raconter… ?

Que c’est une pure jubilation de dire à certaines personnes qu’on les aime.
Même quant on ne le dit pas.
Ecrire permet de tricher avec les silences.
Que je suis complètement épuisé.
Que Stanislas Fautré est mon nouveau photographe préféré.
Que, hier soir, j’ai passé une soirée formidable.
Que je vais partir en vacances une semaine pour retrouver ma famille et l’océan.
Que je vais écrire pour moi et penser à vous.

Que joyeux noël.



Mes souvenirs tiennent une place immense dans une tête pourtant toute petite.
L’espace d’un instant ça doit être vraiment minuscule pour que tout puisse rentrer.
Avec le temps j’oublie les détails et comme le diable y réside, il ne reste bien souvent que des belles choses.
Allez, le temps, soit sympa, prend moi mon enfer et je te donnerais un paradis neuf en échange

mardi, décembre 17, 2002

Je regarde par la fenêtre de mon bureau.
Et pendant ce temps là, les choses coexistent.
Le ciel bleu blanc gris et les tours de la défense.
Les perles de pluie sur les feuilles rouges et les menus de Noël Eurest à 4 euros 99.
Les costume/cravate qui mangent et les intérimaires multicolores qui font la plonge.
Les jambes gainées de bas noirs des secrétaires et les regards furtifs libidineux.
Les avions qui passent et les oiseaux qui se moquent.
Les pronostics pour la Star Académie et les réunions pour brasser de l’air.

Je suis tellement débordé de boulot que je n’ai plus de temps d’écrire.
La seule chose qui ne coexiste pas, ici,
C’est moi et mon travail

vendredi, décembre 13, 2002

Des nouvelles raisons de me réjouir.
Le vrai Uther Pendragon est aussi sympathique que je suis en retard pour répondre à mes mails.
Un petit tour dans la Faculte X et je lève mon verre à ta santé.
Un tango avec les mots passants ?
D'accord. Et un slow aussi (bras tendus, regards fuyants, comme au collège hé hé).

Je suis content de vous lire.

jeudi, décembre 12, 2002

Troisième pas.
Un matin, on se rappelle qu’il y a toujours des gens qui ont besoin de vous.
On s’en occupe.
L’ennemi intérieur se bat tout seul, il vous parle mais vous n’écoutez plus.
Trop de temps perdu.
Alors il finit par se taire.

Ca prends beaucoup de temps de s’occuper des gens dans le besoin.
Juste assez de temps pour que les bonnes choses reviennent.
-elles reviennent toujours-

un, deux, trois,
un, deux, trois,
un, deux, trois,

Quant on se rend compte que l’on danse, on va mieux.
Rien de tel qu’une petite danse pour se réconcilier avec la vie.

Il y a quelques jours ma petite mère et son cœur fragile me disait :

« Tu sais Laurent, pour ne pas souffrir, il faut aimer plus. L’aimant attire le faire. »

C’est drôlement beau, la vie et les gens qui vous aiment.
Deuxième pas.
Etape intéressante et détestable du dégoût de soi.
Nouvelle période d’égoïsme forcené. Moi face à moi-même.
On oublie vite fait les bonnes résolutions, les autres disparaissent, encore.
Ca dure.
Ca dure.
Ca dure.
Premier pas.
Il faut se raccrocher à ceux qui vous aiment, prendre les mains tendues, c’est une évidence.
Mais plus encore, il faut se raccrocher à ceux qui on besoin de votre amour.
La déprime est un monstre d’égoïsme.
S’occuper de ceux qui ont besoin de vous oblige à arrêter la contemplation permanente de son petit nombril malheureux.
Faire pour ceux qui vous aiment.
Arrêter de penser à son malheur, son bonheur, son manque d’envie, ses frustrations, ses angoisses et au monde cruel, Oh rage ! Oh désespoir !
Putain ça fait vraiment chier.
Oui la vie peut-être vide ou encore pleine de merde.

Ceux que j’aime méritent mieux que ça.

Le jour ou on commence à le réaliser, on commence à se défendre.
L’ennemi change de nature.
Tordre le cou à l’ennemi intérieur, pour enfin respirer.


Une petite danse.

Les chroniques variables sont les chroniques d’une lutte.
Dans un sens, je suis en paix avec mes maux.
Arrêter de se battre n’implique pas forcement un renoncement, c’est une erreur que j’ai longtemps commise.
Quant arrive le découragement, l’épuisement puis le désespoir, la solution la plus évidente semble la rédition – mettre fin à ses jours ou vivre comme un mort vivant. – solution simple à un problème compliqué.

Solution parfaite… sauf que.

Sauf que le désespoir c’est un espoir qui attend encore et encore.
Sauf que dire qu’on veut en finir c’est dire maladroitement que l’on veut vivre et être heureux mais que l’on est à bout de patience, à bout de force, à bout de souffle.
Sauf que ce n’est pas avec la vie qu’il y a un problème.

Il faut juste en finir avec ce qui ronge son âme et laisser repousser.
-Ca repousse toujours-

A la question comment faire ? je répondrais humblement ceci :
C’est une valse.

mercredi, décembre 11, 2002

Une petite vie calme, lisse comme la surface d'un lac, pas le moindre vent.
Voilà, j'ai l'impression d'avoir trop parlé de moi,
pour ne pas dire grand chose.
Je retourne me cacher dans mes silences.
Comme un chat sous une couette.

mardi, décembre 10, 2002

Je n’ai pas le cœur à écrire en ce moment, je n’ai pas la tête à ça.

Une écriture sans cœur et sans tête ne me plairait guère, alors en attendant je lis et je rêve.

Juste le temps d'inspirer un peu d'air et le parfum du monde avant d'expirer quelques mots.

jeudi, décembre 05, 2002

J’ai une panne textuelle.
Trop de sentiments, sans doute.

Laurent tombe le masque quelques lignes (tiens, c’est une chouette unité de temps pour l’écriture), pour vous dire que vos messages (directs et indirects) touchent droit au but, dedans.
Je suis un peu triste, c’est vrai. Mais je dois dire que j’en use et j’en abuse dans ce journal. Depuis que j’écris ma mélancolie, je la vis moins.
Depuis que j’écris ma mélancolie, je développe avec elle une amitié complice.
Uther pousse parfois la réalité dehors pour le plaisir de faire entrer de jolies phrases.

Chez moi, la tristesse n’est jamais qu’une envie d’être heureux, qui pousse, qui pousse.

Enfin, j’imagine...

mardi, décembre 03, 2002

Hier soir, Solitude m’a quittée, à cause de cette histoire avec la vie.
Elle a emmené mes dernières vérités en partant.
Dorénavant je vais devoir utiliser mes « je pense ».
Ah.. non..
Ca aussi elle les a embarqués.
Mes « je crois » ?
Non plus, ça, c’est celle d’avant qui les a pris.
Mes « j’imagine » alors.
Oui, ça c’est bon, je les garde sur moi en permanence.

Solitude est partie sans dire un mot.

Dans les explosions de silence, ce qui blesse ce sont les éclats d’indifférence.

Heureusement, Uther avait retrouvé une veille armure rouillée au fond d’un coffre.
Maintenant je suis libre et équipé pour les prochaines batailles.
Fin de l’histoire.

Enfin, j’imagine.

lundi, décembre 02, 2002

Finalement je n’ai toujours pas rompu avec solitude.
Peut être parce que j’ai peur de lui faire du mal.
Peut être parce que j’ai peur de me retrouver seul, après.

Hier elle me parlait de sa copine (enfin…si on peut dire) qui s’appelle la vie.
Solitude est une vrai commère, complètement accro à Voici et Gala.
Je l’entends encore me dire avec sa voix moqueuse :

« C’est une fille prétentieuse, je t’assure !
Coté sentimental, elle à de nombreux prétendants mais assez peu d’amants au final.
De temps en temps, elle donne ses faveurs, puis elle les retire, elle joue encore et encore.
Les hommes s’entretuent pour jouir d’un regard furtif de la précieuse, elle les attire, elle les dédaigne, elle fait la fière.
Elle les regarde avec ce petit air hautain, pour leur faire comprendre qu’ils ne sont pas assez bien pour elle.
Bon, elle peut être sympa, parfois, mais tu vois le genre… »

Oui, je vois le genre.
Je lui ai dit que je la connaissais, que j’avais eu une aventure avec elle, il y a longtemps.

Solitude m’a lancé un regard noir.
Elle n’avait pas l’air de beaucoup l’aimer, de la jalousie, sans doute.
« Et tu penses encore à elle ? »

Question piège.