jeudi, février 27, 2003

27 février de l'an de grâce 2003.
Sans aucune raison pariculière, me revoilà invincible…

mercredi, février 26, 2003

Deux poids, deux mesures.

Le bonheur ça ne pèse rien, ça s’envole au moindre coup de vent.
Manquerais plus que l’on puisse l’attraper avec un filet à papillon, en courant dans les champs par une belle journée d'été.

La grâce c’est léger comme l’air, ça se respire comme un parfum qui imprègne le cœur.

L’amour c’est tout ou rien, entre la grâce et le vide, de la masse d’un atome à celle d’un soleil, du désespoir à l’extase d’un sourire, d’un geste, d’un rêve qui devient réel.

Il y a le monde matériel et puis il y l'autre, le mien, peut-être le votre.
Dans l'un des deux, le plus lourd à porter c’est le poids du vide.

mardi, février 25, 2003

Merlin,
Mon écriture butte sur un écueil qui m’empêche d’aller me promener ou je veux dans ma tête. Je n’arrive pas à mettre des mots sur ma perte de convictions spirituelles.
Je ne sais plus. Tout est flou et ça empire.
Je n’ai plus envie de savoir de toute façon.
Je porte en moi des valeurs, des idéaux, des rêves que je n’assume pas.
Le ciel c’est bien trop lourd à porter.
« Et dieu regardait et il éprouvait sa foi »
Sache que je n’arrive pas à passer cette épreuve là.
Dans cet apprentissage permanent qu’est la vie, j’ai besoin d’une récréation.
Je ne veux pas aller à la conquête.
Je veux recevoir quelque chose que je n’aille pas chercher.
Je veux qu’on m’offre. Je veux donner. Je veux qu’on partage.
Je veux voir qu’il n’est pas nécessaire de se battre pour recevoir un peu.
J’aurais pu mettre « j’ai envie »mais cela serait malhonnête. Je veux.

Je veux un cadeau que je ne mérite pas.
Je veux mon Igraine de Tintagel.

Si tu m’aide, j’appellerais mon gosse Arthur.

lundi, février 24, 2003

Il y a des Dimanches ou, sans raisons particulières, la ville s’assoupie avec nonchalance, les conversations se posent avec plus de profondeur, les gens ralentissent leur course et le temps qui passe s’étire comme un chat au réveil.

Hier soir, un couché de soleil avait décidé de teindre le ciel en orange plutôt qu’en jaune.
Hier soir, une force invisible s’est mise à jouer avec les oiseaux et à les faire tourner en rond au-dessus de Notre Dame, posant une couronne ou peut-être une auréole sur la cathédrale.
Hier soir, tranquillement assis sur les quais de seine, je discutais avec mes deux amis d’enfance et je n’avais pas envie d’être ailleurs.
C’est une sensation rare et précieuse, que de se sentir bien à sa place ne serait-ce qu’une minute.
J’ai eu le droit à plus de temps hier.

Il y a donc quelque chose à célébrer aujourd’hui, un bon moment, un peu de paix.
Ce soir je vais voir Merlin l’enchanteur au théâtre, une version largement inspiré de l’enchanteur de Barjavel, j’en frémis de plaisir à l’avance.

Ca commence à faire beaucoup de bonnes choses,
mis bout à bout à bout à bout à bout à bout….

vendredi, février 21, 2003

Ka mate Ka mate
Ka ora Ka ora
Ka mate Ka mate
Ka ora Ka ora
Tenei Te Tangata Puhuruhuru
Nana i tiki mai whakawhiti te ra
Upane Upane
Upane Kaupane
Whiti te ra


Te Rauparaha Haka, All Blacks.

On pourrait vivre en rime comme dans Cyrano de Bergerac, avoir la verve, la fougue et l’envie. Mettre de la grâce dans le plus banal, transformer l’eau en vin et le quotidien en miracle, ne pas avoir peur du ridicule et d’écrire en vers.

J’ai bien peur de ne pas pouvoir le faire,
Mais si je devais réécrire Uther,
J’y mettrais ce que je gagne, ce que je perds,
Ce que je rêve, ce que j’espère,
Ce que je donne, ce que je prends,
Ce que j’emprunte, ce que je rends,
Je commencerais par être avant de devenir,
Par cent fois je chercherais à fuir,
Un jour peut-être, j’arrêterais de douter,
Je jetterais toutes mes forces dans la bataille,
Et je finirais par aimer.

Je ne me sens pas à l’aise dans ce style et pourtant j’aimerais tellement le faire, au moins une fois.
J’aimerais tellement le faire..
L’aimant attire le faire.
C’est fait.

N’empêche je vais hésiter à le poster, celui là.

mardi, février 18, 2003

Plouf.
Tous les endroits ou tu n’es pas sont trop loin du ciel.
Faire confiance aux gens c’est comme croire aux contes de fée, ça permet de préserver son innocence de l’usure du temps.
Toutes les histoires d’amour finissent un jour ou l’autre au lit. Il est vrai que cela reste le meilleur endroit pour pleurer sous une couette.
Je jette mes idées sur le papier comme des galets sur un étang.
Quelques ricochets.
Et plouf.

lundi, février 17, 2003

Aujourd’hui grand soleil sur Paris. Comme d’habitude, avec le beau temps viennent les envies d’ailleurs, les voyages vers les pays lointains, les palmiers ou les vieilles pierres.
Je garde au travail cette vieille habitude prise à l’école, au fond de la classe près de la fenêtre pendant des cours interminables d’ennui, de regarder dehors et de fuir à l’autre bout de la rue, à l’autre bout du monde, à l’autre bout de la réalité.
Depuis longtemps je nourris le rêve terriblement banal de faire le tour du monde et de manger des paysages jusqu’à l’indigestion.

Aujourd’hui grand soleil sur Paris. Comme d’habitude, je fais le tour du monde.

« On peut caresser des idéaux sans s'éloigner d'en bas
On peut toujours rêver de s'en aller mais sans bouger de là »
Noir désir « à l’envers, à l’endroit »

jeudi, février 13, 2003

Temporairement, je n’ai plus rien.

Je suis absent de moi-même et cela résonne comme une délivrance.
Comme souvent je ne sais pas trop ou mes mots m’emmènent, cela ressemble d’ailleurs beaucoup à ma vie.
Je n’ai pas le sentiment de contrôler les choses et je n’en ai pas le désir.
C’est un peu comme le vent qui souffle sur les feuilles.
Accrochées aux arbres, elles frissonnent de plaisir et certaines se décident à partir au gré des caprices d’éole. C’est une erreur commune de les appeler feuilles mortes. Elles sont plus que vivantes, se sont des feuilles voyageuses.
Mon âme errante aime les accompagner à travers les forêts.
Ensembles, elles croisent mes je t’aime en silence, sur un si long chemin jusqu’à toi.

Depuis une semaine, c’est vers un amour inconnu que mes mots m’emportent.
Ca m’a fait mal.
Ca me fait peur.
Mais ça me manque.

mercredi, février 12, 2003

Je sais, je sais, il faudrait que je parle des blogs d’or, c’est dans l’air du temps…

Je me suis dit ça après avoir visité Alain, qui un avis assez tranché sur la question. Et puis comme d’habitude j’ai cliqué sur les liens, sans vraiment y penser, et puis j’ai découvert Titoutou. Grosse claque. Magnifique.
Mais voilà, j’ai continué chez Léa et je tombe sur sa deuxième insomnie. Quand cela me touche trop, impossible d’écrire un commentaire.
Et puis Cassandra aussi paraît un peu triste. Et le fabulateur, pas mieux.

Beaucoup de chagrin aujourd’hui.
Beaucoup de sensibilité aussi.

Mandarine est remontée comme un Kobal2, Roxanne incandescente comme une navette challenger (bon, ok, elle est douteuse celle-là).
Annelor se fait discrète et c’est frustrant. Par ses liens je me retrouve chez Bididi Jones et j’accroche.

Et puis c’est Mina qui conclue :
"...La vraie vie ne tient pas dans un petit carré que l'on a illustré..." Elijah Price, in "Unbreakable"
C’est vrai que ça colle plutôt bien aux blogs…

Après toutes ces émotions, les blogs d’or… pfiou… un autre jour, peut-être..

mardi, février 11, 2003

Pour Kiaozet.

Je connais le sentiment que tu exprimes très bien de se sentir "un parmi tant d'autres" à aimer un blog ou autre chose d'ailleurs.

Ainsi c'est un véritable effort de sauter le pas, mais, à chaque fois, je me rends compte (surtout au niveau des blogs) que les gens derrière leur écran sont disponibles et, à chaque fois, émerveillés par un encouragement ou une marque de sympathie.

Je ne fais pas exception à la règle. Je dirais même plus, c'est une bénédiction de recevoir ce genre de message.
Au départ j'ai commencé à écrire pour moi (remarque, il n'y avait personne pour me lire) "les chroniques variables", journal de sortie de dépression et fenêtre de liberté au travail.
Quand j’ai estimé en avoir fini avec ma période noire, Uther est devenu « l’aimant attire le faire », petit hommage à ma mère qui m’a tant aidée dans mon passage à vide.

Les deux seules choses différentes sous le regard des lecteurs, c’est, d’une part le sentiment de gratitude.
Je me sens redevable.
Je continue à me faire plaisir égoïstement et en plus on m’y encourage.
Les critiques (il y en a, évidemment) me font réfléchir sur ce que j’écris donc sur moi et ça aussi c’est une sacrée chance.

D’autre part la confiance en soi. J’ai encore plus envie d’écrire du fait que l’on m’y encourage. Et tant pis si c’est ridicule ou nul pour certains. Si on m’avait dit, aux premiers jours d’Uther, que je commencerais à écrire certains des posts ici présents j’aurais bien rigolé.
J’ai adoré les écrire.
J’adore les écrire.

Et je vous en remercie tout les jours.

lundi, février 10, 2003

Un week-end à la campagne avec quelques amis. Une balade dans la forêt enveloppée de brumes, les parties de cartes au coin du feu avec Norah Jones en musique de fond, des bons moments et des crises de rire, et puis un incroyable Crumble de légumes au parmesan fait par notre maîtresse de maison.
Que du bonheur.

Cette semaine mon appartement va enfin être raccordé à Internet, ce qui va me permettre de vous rendre justice et vous écrire plus souvent, répondre à mes mails, bref consacrer plus de temps (dans un cadre bien plus calme et agréable que le boulot) à mon ami Uther.

Enfin, pas trop quand même, hein… ;-)

vendredi, février 07, 2003

J'essaye de t'écrire une lettre d’amour mais ce n’est pas facile.
Le fait de ne pas encore te connaître y est peut être pour quelque chose.
Une lettre d’amour, ça parle beaucoup de soi, la place du « je » est importante dans je t’aime. Trop importante, sans doute.
Si je signais simplement « t’aime », tu ne verrais plus que le mot qui manque, il brille par son absence.

Comme toi.

Tu brilles par ton absence.
Ou plutôt, tu brilles dans ton absence.
Ton âme est déjà là.
Elle enchante chaque chose qui passe et me fait sourire.

J’ai hâte de te connaître depuis toujours.



jeudi, février 06, 2003

L’humanité.

Une partie éveillée qui pense.
Une partie endormie qui rêve.
Et vous et moi, juste au milieu.

mercredi, février 05, 2003

Cher journal, j’aimerais bien te parler de moi mais en ce moment, bof.
Donc je préfère me contenter de mots en vrac.

Respirer c’est :

Inspirer v.t.(lat. inspirare)
1/ Faire pénétrer dans la poitrine (de l’air)
2/ Faire naître dans le cœur, dans l’esprit ; susciter

Expirer v.t. (lat. expirare)
1/ Expulser de la poitrine (de l’air)
2/ Mourir

A chaque seconde, faire naître dans le cœur puis mourir, faire naître dans le cœur puis mourir, faire naître dans le cœur puis mourir.

De l’amour dilué dans quelques mots c’est :
Une vraie potion magique.

Un type gentil souffrant de solitude c’est :
Un ange sans elle ?

mardi, février 04, 2003

Je suis assis face à la machine laver pendant qu’elle tourne toujours. Cela fait des mois (des années ?) que je me traîne dans cette maudite laverie, vraie salle des pas perdus.
Je suis donc là, à feuilleter un journal à la con (le mien, en l’occurrence) et puis…

Il y a quelque chose que je sens grandir en moi, une sorte de grondement sourd de tonnerre qui approche.
De la colère, de la rage, une méchante lame de fond réprimée mille fois.
Elle monte jusqu’à la gorge et elle s’arrête, prête à exploser.
Elle hésite, elle grossit, elle attend.
La salope, elle cherche à redescendre dedans mais cette fois je ne la laisserais pas faire.
Je crispe mes tripes pour ne pas la laisser retourner dans sa tanière, je serre les dents et la force à remonter.
Elle vient.
Elle est là.
Elle ressemble à un gros bisounours (calinours, sans doute.)

La colère : « Tu as fini de te poser des questions inutiles ? »
Moi : « euuuuhhhh… mouii, C’est tout ? »
La colère : « Bah oui. »
Moi : « Bon alors... à plus ? »
La colère : « Ouais, bye. »


lundi, février 03, 2003

En attendant de pouvoir de nouveau écrire, je vais mettre mes idées à la machine à laver.
Ne pas mélanger le blanc et les couleurs.
Ne pas oublier l’adoucissant.
Choisir le bon programme de peur qu’elles ne rétrécissent.

Elles vont tourner, tourner, tourner et ressortir propres.

Je vais les sortir, les étendre et les laisser répandre une douce odeur de frais, de lavande ou de vanille.

Les corvées ménagères de l’âme, ça prends un temps fou.