vendredi, février 27, 2004

Page blanche.
Voix blanche.
Calme blanc.

jeudi, février 26, 2004

Assommé à grands coups de réalités, je commence à voir des étoiles.
Mes rêves se relient comme des constellations, lointaines,
Pour les rejoindre, il suffirait de quelques années à peine,
A la vitesse de la lumière, bien sûr.

Porté par ton regard,
Protégé par tes bras,
Bercé par ta voix,
Je m’arrache à la gravité de ce monde.

mardi, février 24, 2004

La fatigue, les nuits sans sommeil s’accumulent comme les rancœurs. Tout ce qui est négatif s’empile, cela doit être une loi de la physique. Ce matin, sous nos fenêtres, un marteau piqueur.
J’ai encore mal à la tête.
Oublier la ville, juste une seconde.

lundi, février 23, 2004

Elle lui dit, avec sa voix de petite fille : « Si dieu est partout j’espère qu’il a mis son bonnet parce qu’il fait vraiment froid, dehors ».

vendredi, février 20, 2004

A avancer avec mes contradictions, je développe une certaine tolérance à mon égard. Il y a peu de trajectoires toute droite dans une vie, de mon coté je ressemble un peu à un bateau ivre sur un océan peut-être.
Mes chères contradictions, c’est des "j’aimerais bien mais je n’arrive pas à m’y mettre", des "ca serait bien mais je n’ose pas".
Parfois j’aimerais pouvoir me démonter comme une machine, pour comprendre ou est la pièce défectueuse et la remplacer. Ce serait bien, mon âme en pièces détachées avec une notice Ikéa.
Bon il faut dire qu’il y a du mieux, fini les "je n’en suis pas capable".
Très bien cela, toujours finir sur une note positive.
Et un sourire, bien sûr.

mercredi, février 18, 2004

Tu vas encore faire du mal.
Cette pensée me traverse l’esprit alors que j’observe cette beauté insolente, centre d’un univers de regards et habituée à ce rôle. Elle est mannequin. Ses jambes semblent aussi longues que son orgueil est démesuré. Une poupée parfaitement manipulable.

Jet lag et Whisky. Cela aurait tendance à me laisser partir sur les chemins tortueux de mes névroses. Tout est trop clair, jamais de cette histoire ne jaillira le bonheur. Quelques moments de jouissance partagée cela serait déjà l’Everest à gravir. Mais il y a la pulsion du désir. L’envie de posséder. L’envie de faire mal.
Cela sent à plein nez la médiocrité mais les apparences seront sauves. Brillantes même.
Il y a une ironie délicieuse à rendre le monde jaloux de cette misère. Il va y avoir beaucoup d’envieux quand je l’aurais à mon bras. Ca me fait penser à mettre en concurrence les tabloïds. Quitte à donner de moi-même, autant le tarifer au meilleur prix.

Je me déteste. C’est la seule concession que je veux bien faire à la morale.
Je me déteste au point d’entraîner toutes les personnes qui m’approchent dans une spirale de noir. Juste pour pouvoir me haïr un peu plus et en savourer toute l’amertume. Mon psy parle de troubles comportementaux, liés aux abus que m’a fait subir mon père quand j’étais gosse. Ca pourrait être vrai sauf que mon père ne m’a jamais fait de mal. Au contraire.
Le psy précédent penchait plutôt pour de l’homosexualité refoulée. Dommage pour nous deux, il est mort avant que nous ayons eu le loisir d’explorer cette thèse. Une agression dans son parking. J’ai entendu dire qu’on lui avait explosé la tête à coup de portière.
Terrible.

Revenons à nos moutons.
Elle est banalement sublime, froide comme une tombe. Neuf chances sur dix qu’elle soit ukrainienne, dix sur dix qu’elle soit vénale.
J’ai envie de la baiser. Une fois que cela sera fait, je vais m’en servir pour humilier ma femme. Je vais la punir parce qu’elle lui ressemble.
Franchement, pas de quoi avoir des remords, cette fille aime aussi la fange. Regardez moi ce gloss sur ses lèvres et cette jupe. Elle a déjà dû voir pire. Elle a déjà dû faire bien pire. Et puis quoiqu’il arrive, elle renverra cette image que le public veut garder, glamour, riche, affreusement heureuse.

Subitement j’angoisse. Que dire à mon psy ?
Lui parler de culpabilité ? J’aspire à changer, c’est finit les conneries, blah, blah ?
Non, je sais.
Après tout, vivre ce n’est pas se priver, non ? Tout ce que je peux prendre dans l’instant je dois le saisir, le consommer, le dévorer, Carpe Diem.
Je m’en sors toujours comme ça.
De la sagesse inversée et le tour est joué, conscience mise en sourdine et en avant toute.
Je sens la joie revenir avec l’excuse trouvée. L’excitation du moment tape dans ma carotide, le flot d’adrénaline va me pousser vers elle.

Dans quelques minutes, le jeu va commencer. Je serai magnifique, raffiné, subtil. Toutes les qualités qui servent au machiavélisme. La séduction poussée par des mauvaises raisons est la plus somptueuse des perversions. C’est de la magie, noire. L’or du diable.
Je suis irrésistible. Un putain de dieu.
Voilà mon histoire : Une fuite en avant, droit dans le mur à la vitesse de l’orgueil sur un chemin de lâcheté.

Ma femme m’appelle. Un maton me laisserait plus d’espace. Je lui dis que je ne rentrerais pas ce soir, trop de boulot, pas eu le temps de prévenir plus tôt, le truc habituel. Je raccroche avant qu’elle n’ait pu l’ouvrir.
Ma femme. Elle s’appelle Catherine. Elle est actrice. Enfin elle l’était avant. Aujourd’hui elle ne fait plus grand chose en dehors de courir de vernissages en premières.
Je l’ai rencontrée il y a six mois. Mon ancien psy m’avait dit que j’avais besoin de stabilité, alors je l’ai épousée trois mois plus tard. J’ai négocié trente mille pour les photos du mariage. J’ai fait une couverture de magazine télé aussi. Merdique. A quoi pouvais-je m’attendre ? N’importe quoi.
Aujourd’hui je ne peux plus la supporter, elle, sa voix nasillarde et son nez disgracieux. Putain, comment j’ai fait pour ne pas le voir celui là. J’ai soudainement mal à la tête.
En tout cas, elle va s’en souvenir.
Elle qui va une fois par semaine chez le coiffeur, elle va aimer me voir dans la presse people. Plutôt sympa de ma part en fait. Elle pourra en parler directement avec ses amies sans avoir à les appeler.

Je regarde l’Ukrainienne, je parie pour une Olga. Je fais un cadre avec mes doigts et je cherche le bon angle. Elle me sourit. J’essaye d’imaginer le meilleur décor. Les boiseries devant le Four Seasons. Ca irait bien avec le blond de ses cheveux.



mardi, février 17, 2004

Toutes les lignes de ma main convergent vers toi.

dimanche, février 15, 2004

Se donner du temps c’est se donner de l’air.
Le temps est l’oxygène de l’écriture.
Et puis si la vie est une recherche d’équilibres, il semble normal d’accepter le rien, prémisse à autre chose.
Et tout arrive.

vendredi, février 13, 2004

Etrange. Arrêter de réfléchir apporte tellement de réponses.
Mais quel effort…

jeudi, février 12, 2004

Sous la toile il y a un cirque. Pour certains le plus grand chapiteau du monde.
En guise de fanfare, une cacophonie d’états d’âme. Beaucoup de clowns, plus ou moins tristes. Quelques lions un peu maigres qui ne rugissent plus beaucoup. Des idées contorsionnées, des numéros attendus.
J’aime bien ce monde pour ses moments de grâce. Les roulements du tambour avant les sauts sans filet. Ces idées qui viennent quand je me balade entre les roulottes, les jongleurs et la funambule.
J’aime aussi les lanceurs de couteaux et les dresseurs d’un contre les autres, ils ont leur place.

Approchez, mesdames et messieurs, venez admirer une incroyable réplique de la société,
du spectacle.

mercredi, février 11, 2004

C’est amusant de savoir qu’elle doute que je puisse connaître la douleur du manque d’elle.
C’est rassurant de savoir que, parfois, elle éprouve le besoin de me demander si je l’aime, comme si rien n’était acquis.
J’aime bien avoir quelques secrets. Je vais cependant en offrir un aux quatre vents ;
Chaque fois que tu ne cherches pas, mon amour, tu le trouves toujours.

mardi, février 10, 2004

J’ai en tête des images de bonheur standard,
Des tartes aux myrtilles qui refroidissent sur des rebords de fenêtre,
Des balançoires sous des chênes centenaires,
Des petits murets de pierres blanchies par le soleil,
La lavande, le mimosa, le vent et tes jambes nues,
Les pots de confitures vides qui traînent,
Les éclats de rire derrière les portes entrouvertes.

Mais aussi,

La ville au petit matin,
La pluie sur les pavés et les croissants dorés,
Le rythme qui accélère, sauter dans un taxi,
Des choses, des choses et encore plus à faire,
Des gens, des gens et encore plus à voir,
Ecrire, boire un café,
Les verrous qui ouvrent pour moi ta porte fermée.

lundi, février 09, 2004

Tes sourires,
Des épouvantails pour faire peur aux cauchemars.
Les choses, les mots, les gens, les vies qui font peur.

C’est amusant de les regarder s’enfuir.

samedi, février 07, 2004

Pour parler du bonheur il faut parler d’elle.
Elle qui passe la tête par l’embrasure de la porte, belle comme un rêve après lequel on voudrait courir toute une vie. Elle et son sourire qui éclabousse la pièce, feu follet insaisissable, lutin des forêts profondes de mon cœur.
Elle qui se prélasse dans le canapé, jouant avec ses longues jambes gainées de soie noire, en véritable comtesse Italienne. Sous la cascade de ses cheveux noirs, ses yeux verts qui m’observent tandis que j’écris. Elle qui s’ennuie et m’aguiche en toute innocence, qui feuillette quelques pages d’un livre qui traîne, qui chantonne à voix basse «déshabillez-moi ».
Il faut raconter les fous rires qui coulent dans ses veines, ses regards graves plus légers que l’air et l’extrême féminité de sa nuque dévoilée par un souffle.
Des débris de relations, éparpillés sur le sol.
Des traces d’âme qui maculent les murs.
Le plafond éventré, à trop regarder vers le ciel.
Paupières fermées qui laisse à peine filtrer la lumière.
Des espoirs dans la pièce du fond, attendant de se réincarner.
Trop d’amours en ruine.
Et jamais assez de travaux à prévoir.

mercredi, février 04, 2004

Malgré le manque de temps, le manque de présence, le manque de nous, je t’accompagne.

mardi, février 03, 2004

Pluie légère de printemps.
La petite fille apprend à danser
A son chat.

Kobayashi Issa.

De la simplicité comme un courant d’air, ca fait du bien.

lundi, février 02, 2004

Il y a certains moments ou il semble sage de laisser passer les ouragans.

J’ai un nouveau travail qui s’accompagne d'un petit nœud dans le ventre. Je n’aime pas trop m’enfermer entre quatre murs trop longtemps. Fini les balades à longueur d’après-midi. D’un autre coté, je vois tant de gens qui cherchent avec angoisse, je suis mal venu de me plaindre…
Il va falloir que je parte au boulot.

N’empêche, cela serait une belle journée pour flâner dehors…